Dans notre ère actuelle, où les préoccupations environnementales deviennent de plus en plus pressantes, chaque entreprise se trouve à la croisée des chemins, confrontée à l'impératif de repenser ses pratiques pour préserver notre planète.
Chez Dauphin Telecom, fournisseur Internet, Téléphonie, 4G, etc.. depuis plus de 20 ans, nous sommes conscients de la responsabilité cruciale qui pèse sur nous, en tant qu'acteur essentiel de la communauté de Saint-Martin. C'est pourquoi nous avons décidé d'embrasser le changement en nous engageant résolument dans une transition vers des solutions respectueuses de l'environnement. En particulier lorsqu’il s’agit de téléphonie mobile 4G, les choix technologiques sont essentiels pour réussir un compromis technique et écologique. Dans cet article, nous dévoilons notre démarche concrète visant à réduire notre empreinte écologique dans le contexte de l’amélioration de la 4G à Saint-Martin.
Ce que dit la science…
La 4G consomme de l’énergie avec des impacts plus ou moins importants selon le maillon de la chaîne de transmission. Ainsi, l’infrastructure supportant les communications mobiles peut être divisée en quatre segments :
les appareils des utilisateurs finaux,
le réseau d'accès radio (RAN),
le réseau central,
les centres de données.
Or d’après [1], [2] et [3], la consommation d'énergie des communications cellulaires mobiles 4G est principalement due aux stations de base qui constituent les réseaux d'accès radio (ou RAN pour radio access network en anglais), ce qui justifie que nous nous sentions concernés par ce segment.
D’après l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse), il existe des méthodes pour réduire la consommation des RAN, bien qu’elles ne fassent pas encore l’objet de normes ou de recommandations. Ainsi, les fonctions de veille réduisent les ressources radio utilisées par les stations de base lorsque le trafic est moins dense. Cela se manifeste par la désactivation d’amplificateurs de stations de base pour certaines fréquences, la désactivation de certaines voies radio, l’extinction d’amplificateurs dans des intervalles de temps sans transmissions. L’Arcep a initié des études en 2018 au sujet de la consommation des réseaux mobiles (en termes de consommation électrique d’une station de base, évolution en carbone équivalent et émissions GES) dont les premiers résultats sont accessibles ici.
Migrer vers des connexions vertes : un défi technique
Ainsi, ce que dit la science laisse déjà entendre que la migration des infrastructures de 4G vers des dispositifs plus écologiques représente un défi technique majeur en raison de plusieurs facteurs. Tout d'abord, les technologies plus respectueuses de l'environnement peuvent nécessiter des investissements importants en recherche et développement pour être développées, testées et déployées à grande échelle. De plus, les nouveaux dispositifs doivent être compatibles avec les normes et protocoles existants pour assurer une transition en douceur et éviter toute perturbation du service. Par ailleurs, la réduction de la consommation énergétique et des émissions de carbone tout en maintenant des performances élevées et une couverture réseau adéquate représente un défi d'ingénierie complexe. Enfin, la durabilité et la fiabilité des nouvelles technologies doivent être garanties pour assurer une exploitation à long terme des infrastructures, ce qui nécessite des tests rigoureux et une gestion efficace du cycle de vie des équipements. En résumé, migrer vers des infrastructures de télécommunication plus vertes nous a demandé une approche holistique qui intègre des considérations techniques, économiques et environnementales dont les réalisations sont discutées dans le paragraphe suivant.
Fonctionnalité de power saving
Nous avons entrepris de disposer des compteurs de consommation électrique sur nos installations afin de connaître et d’optimiser en temps réel leur consommation. Aussi, nous avons développé une fonctionnalité de power saving qui détecte un seuil minimal d’utilisation sous lequel nous éteignons la porteuse qui couvre le moins bien. Cette idée ingénieuse permet de réduire la consommation électrique tout en garantissant une couverture minimale de la zone. Dès que le seuil est dépassé, c’est-à-dire que la demande du réseau augmente à nouveau, la deuxième porteuse se rallume automatiquement.
Parcs photovoltaïques
Nous entamons un projet de transformation de nos parcs de sorte qu’ils soient autonomes en énergie. El Rancho est notre premier site prototype autonome en solaire. A terme, nous souhaitons migrer l’ensemble de nos installations vers des systèmes complètement autonome, complètement offgrid en journée. Le site d’El Rancho a fait l’objet d’une étude de faisabilité (ainsi que notre site principal à Saint-Martin) dans ce but, en déployant des cellules photovoltaïques qui alimentent notre parc et stockent l’énergie excédentaire.
Néanmoins, il faut reconnaître qu’il n’est pas toujours possible d’atteindre l’autonomie complète pour des raisons évidentes de surface réduite. Dans ces cas, nous choisissons toujours de disposer à minima un à deux panneaux solaires qui couvriront déjà 30% à 40% des besoins journaliers.
Citation : « Nous avons des moniteurs de consommation électrique en temps réel. Tous les opérateurs vont finir par le faire car la facture d’électricité augmente pour tout le monde. », Gabriel Penaloza, Responsable du département Réseau mobile, Dauphin Telecom
Installations de redresseurs
Les redresseurs, dont le rôle est de transformer le voltage alternatif en 48V continu, sont associés à des batteries branchées en parallèle. Jusqu’à récemment, et comme cela est le cas chez la concurrence, il s’agissait de batteries au plomb, susceptibles de provoquer des accidents surviennent pendant la charge et l’installation des batteries et d’une courte durée de vie de 3 ans. En optant pour des batteries nickel cadmium plus respectueuses de l’environnement, nous faisons un choix technique fort : la fiabilité, la réduction des risques, la réduction des transport et de la maintenance grâce à une durée de vie de 20 ans ! Nous avons changé l’ensemble des batteries de nos installations pour des batteries nickel cadmium.
Installations de redresseurs sans ventilateurs
Notre équipe technique a remis en question la pertinence de l’usage de ventilateurs pour refroidir les modules des redresseurs. Par ailleurs nous déplorions le coût de la maintenance de ces modules, à la suite des conditions particulières de notre région (sable, vent, etc..). Nous avons opté pour un changement progressif vers des redresseurs complètement fermés avec une dissipation de température par radiateur. En termes de consommation électrique, nous observons une meilleure maintenance et une réduction de consommation car il n’est plus besoin de système nécessitant de l’énergie pour refroidir
En résumé
La transition vers des solutions télécom plus respectueuses de l'environnement représente un défi de taille pour Dauphin Telecom. Tout en visant à réduire l'empreinte écologique de ses infrastructures, nous devons naviguer entre des impératifs techniques, économiques et environnementaux complexes. Cependant, en embrassant ce défi avec détermination, nous nous engageons à jouer un rôle de leader dans la promotion d'une connectivité durable, offrant ainsi un avenir plus vert pour Saint-Martin et au-delà.
Sources :
[1] Golard, L., Louveaux, J., & Bol, D. (2023). Evaluation and projection of 4G and 5G RAN energy footprints: The case of Belgium for 2020–2025. Annals of Telecommunications, 78(5), 313-327.
[2] Malmodin, J., & Lundén, D. (2018). The energy and carbon footprint of the global ICT and E&M sectors 2010–2015. Sustainability, 10(9), 3027.
[3] Hofer, J., & Pawaskar, S. (2018, July). Impact of the Application Layer Protocol on Energy Consumption, 4G Utilization and Performance. In 2018 3rd Cloudification of the Internet of Things (CIoT) (pp. 1-7). IEEE.
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